Notre Société aujourd'hui ne tourne pas rond. Tout le monde le sent bien, mais personne ne sait par quel bout prendre la chose. Ceux qui nous dirigent sont impuissants. Certains trop gâtés ne veulent rien lâcher de leurs privilèges : après moi le déluge. D'autres appartenant à cette catégorie, désorientés, doutent, sont inquiets et préfèrent faire l'autruche. Ils ont la puissance financière, un logis considérable, derrière lequel ils se croient à l'abri. Mais leur égoïsme et leur inconséquence pourraient entraîner la planète dans un cataclysme colossal.
Ceux qui sont dans l'action, nos gouvernants, les chefs d'entreprise, les cadres, voire la grande masse des employés, quels qu'ils soient, sont prisonniers du système dans lequel ils se trouvent. Ils ont conscience de la gravité de la situation. La pression quotidienne qu'ils subissent pour accomplir leurs tâches ou leurs missions, le flot du quotidien, les urgences tous azimuts, ne leur laisse pas la possibilité d'envisager les véritables mesures qu'il faudrait prendre pour faire face à une situation aussi préoccupante.
La grande majorité des citoyens, actifs ou inactifs de plus en plus consciente de la gravité de la situation, aspire à un changement radical, tout en le redoutant. Le constat de l'inanité de son pouvoir d'action paralyse la plupart des individus. Tous les comportements se manifestent pour se déculpabiliser de cette impression d'impuissance : colères, révoltes, désintéressement, apathie, insultes, dénigrement, réclamations futiles, etc.
Ces crises qui nous tombent dessus à l'aube de ce nouveau millénaire, ou ces défis que nous allons devoir relever, ce qui me semble être une façon plus positive d'aborder le problème, de quoi s'agit-t-il ?
En premier lieu, par ce que c'est le point qui est le mieux perçu par l'ensemble des individus, je citerai les problèmes concernant notre environnement, notre planète, l'écologie, tous mots utilisés couramment pour en parler. Épuisement des ressources naturelles, rupture des équilibres conduisant en particulier au réchauffement climatique qu'il devient de plus en plus difficile de nier. Les conséquences peuvent être énormes. Lorsque l'on parle de ressources naturelles, il y a toutes celles qui nous servent à fabriquer des produits (l'acier par exemple pour construire des voitures pour ne prendre qu'un seul exemple) mais aussi les ressources vivantes les animaux, terrestres ou aquatiques, comme les poissons qui n'arrivent plus à se reproduire tant ils sont péchés, à tort et à travers, pour nourrir, les insectes pour lesquels on commence tout juste à prendre conscience de leur importance pour l'équilibre biologique d'autres espèces (végétales par exemple avec les abeilles). Réchauffement climatique dont on ne sait pas encore dire jusqu'où il peut aller, ni même s'il est encore temps de faire machine arrière. Par contre en fonction de son importance il est tout à fait possible de prévoir l'ampleur des catastrophes qui nous menacent, des destructions qu'elles vont produire, ne serait-ce qu'avec la fonte des glaces et l'inondation de zones immenses qui en résulteraient, détruisant ou déplaçant des millions d'individus. Que de misères sont déjà provoquées par des tempêtes un peu inhabituelles en nos régions, heureusement un peu atténuée par les actions de solidarité réconfortantes, mais insuffisantes l'on voit fleurir pratiquement à chaque fois. Mais que pourra-t-on faire lorsque le l'ampleur de ces catastrophes nous dépassera ?
La crise financière mondiale. Elle est arrivée par les États-Unis, lorsque des ménages à faibles revenus ont rencontré des difficultés pour rembourser les crédits qu'ils avaient contractés pour acheter leur logement. Il ne présentait pas les garanties suffisantes, mais, beaucoup de monde y trouvant son compte, tous les mauvais prétextes ont été bons pour le justifier. Par exemple l'idée que les prix de l'immobilier ne pouvaient que continuer à grimper longtemps. Cela a favorisé la croissance aux États-Unis et rempli les poches d'un certain nombre d'intervenants. Des montages absurdes (la titrisation) ont été mis en place, ce qui a permis de noyer le poisson auprès d'un grand nombre d'établissements financiers qui se sont retrouvés avec des créances " pourries", sans vraiment savoir. Une autre caractéristique qui a joué fortement est le fait qu'un certain nombre d'investisseurs ont acheté des obligations en s'endettant, pensant pouvoir les revendre rapidement afin de rembourser leur empreint tout en réalisant un bénéfice au passage. L'ampleur du château de cartes qui s'est ainsi construit pendant plusieurs années, sans que les organismes de contrôle ou de notation ne jouent leur rôle lorsqu'ils auraient dû le faire. L'engrenage a été tel qu'il a touché l'ensemble du système bancaire américain, puis européen. Lorsque les défaillances des emprunteurs sont arrivées, le bien hypothéqué à tenter d'être revendu, ce qui a provoqué une chute de l'immobilier, très très vite le système s'est emballé, la panique a touché l'ensemble du monde financier, le château de cartes s'est écroulé. Les répercussions ont touché le monde industriel de façon démesurée par rapport à la santé réelle des entreprises. La confiance s'en est allée. Tout le monde, banquiers en premier, industriels, consommateurs, etc. s'est cantonné dans une posture de défiance. Résultat, 2009 sera une année de récession mondiale, les effets de la crise se feront sentir encore longtemps. Des entreprises vont faire faillite, des usines vont fermer, le taux de chômage sera important (le FMI prévoit 50 millions de chômeurs supplémentaires dans le monde pour 2009). Il est facile d'imaginer les répercussions sociales que cela va représenter pour les individus les plus défavorisés de la planète. On pourrait espérer qu'en contrepartie une moralisation et une réorganisation du système bancaire mondial se fera. Malheureusement, comme cela n'est pas du goût de tout le monde, tout particulièrement de ceux qui profitent de manière indécente du système, il est vraisemblable que cette remise en cause se fera au rabais.
Une autre menace, qui a déjà commencé à se manifester, est une crise alimentaire mondiale, sans précédent, d'autant plus inacceptable, que la planète pourrait aujourd'hui nourrir correctement l'ensemble de ses habitants. Cette crise s'est déjà manifestée violemment en raison des émeutes qu'elle a provoquées (Haïti, Cameroun, Mexique, Égypte, Burkina Faso, …). Des prévisions indiquent que 1,2 milliard d'êtres humains pourraient avoir chroniquement faim d'ici à 2025
Comme toujours il n'y a pas une cause unique pour expliquer ce risque, mais au contraire une conjonction de facteurs. La dégradation des sols en raison des pratiques soi-disant modernes pour augmenter la production de masse et les profits (déforestation, usage inconsidéré de l'agrochimie, manipulations génétiques aveugles, élimination des paysans au profit de grandes structures, etc.). L'accroissement de la consommation de protéines animales fait que de nombreuses terres sont aujourd'hui dévolues à l'alimentation du cheptel. La diminution considérable de la biodiversité végétale et animale, ainsi que la destruction des abeilles qui assurent la pollinisation indispensable à 30 % de notre alimentation. Les changements climatiques ne seront pas de restes, tout comme l'épuisement des ressources pétrolifères qui risquent d'être remplacées par des ressources végétales, au détriment de la nourriture. Et pourtant notre planète un des ressources suffisamment abondantes pour pouvoir nourrir aisément l'ensemble de ses habitants.
